L’hémoperfusion a été développée dans les années 1950 et les premières applications cliniques dans le domaine de la toxicologie ont été publiées dans les années 1970. Le principe consiste à faire passer directement le sang au contact d’un adsorbant contenu dans une cartouche, le plus souvent du charbon activé. Son efficacité est supérieure à celle de l’hémodialyse ou de l’hémofitration pour l’épuration des substances de haut poids moléculaire et à forte fixation protéique, qu’elles soient hydro- ou liposolubles. Le facteur limitant principal est le volume de distribution du toxique : en cas de haut volume de distribution, la constante de vitesse de diffusion de la substance entre les divers compartiments conditionne l’efficacité de l’épuration. Les effets secondaires initialement décrits ont été considérablement réduits par l’amélioration de l’hémocompatibilité des revêtements d’encapsulage. L’hémoperfusion peut être proposée au cours des intoxications graves par la théophylline, la carbamazépine et les cardiotoxiques (stabilisants de membrane, inhibiteurs calciques, méprobamate) ne répondant pas rapidement à un traitement symptomatique bien conduit, à l’exclusion de l’inefficacité cardiocirculatoire où l’assistance circulatoire doit d’abord être envisagée. L’indication peut être discutée très précocement pour les toxiques lésionnels, tels que la colchicine ou le paraquat.
Hemoperfusion was developed during the 1950s and became available to manage severely poisoned patients in the 1970s. The technique consists in the blood circulation through a cartridge containing adsorbent particles. Activated charcoal hemoperfusion is more commonly used, however resin devices are also available. Hemoperfusion is more effective than hemodialysis or hemofiltration to remove lipid- or water-soluble drugs with high molecular weight and elevated protein binding rates. When the volume of distribution is large, drug removal could be limited if its affinity to the tissues is high with a slow tissue-to-blood transfer which depends on the intercompartment rate constant. Previous hemoperfusion devices produced significant side effects that have been overcome with the development of hemocompatible coating. Hemoperfusion may be used in severe life-threatening intoxications with theophylline, meprobamate, carbamazepine, membrane stabilizing agents, and calcium channel blockers, in addition to conventional supportive treatments, except in case of cardiac arrest for which cardiopulmonary bypass should be first considered. In case of toxicants that may induce systemic tissue damage, hemoperfusion could also be considered in the early course of poisoning.