Résumé
Cet article, qui exploite les données découlant de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes ou ESCC (Canadian Community Health Survey ou CCHS-Cycle 1.1), a trois buts. Le premier est d’étudier la santé des immigrants canadiens par rapport à celle des non-immigrants, en se concentrant sur la relation entre les facteurs clés de santé et l’état de santé actuel. Deuxièmement, cet article évalue dans quelle mesure ces données confirment «l’effet de l’immigrant en bonne santé» bient attesté. Le troisième objectif est d’évaluer l’utilité de l’usage d’une large base de données nationale pour étudier des «populations particulières» telles que les immigrants. À travers une comparaison des conclusions fournies par les enquêtes précédentes les quteurs mettent en lumière les points forts et les faiblesses des différents fichiers de données qui traitent de la santé des immigrants, et par extension, de la santé d’autres populations particulières du Canada.
La présente enquête a constaté que les immigrés récemment arrivés au Canada avaient tendance à être meilleure santé que les citoyens nés au Canada. Pourtant, cet avantage s’est perdu au fil du temps, comme les immigrants qui avaient vécu au Canada plus longtemp (10 ans de résidence ou plus) tendaient à avoir des états de santé moins bons que les citoyens nés au Canada. Ce résultat indique que «l’effet de l’immigrant en bonne santé» continue à se manifester au Canada. Au plan statistique, les conclusions de l’enquête laissent également supposer que le large éventail d’immigrants étudiés au cours du CCHS a facilité l’établissement de liens significatifs entre les facteurs clés de santé et l’état de santé actuel. Ceci se démarque des conclusions émises par les enquêtes précédentes sur l’état de santé des immigrants, comme celles qui sont basées sur l’Enquête Nationale sur l’Etat de Santé de la Population (National Population Health Survey, ou NPHS), qui ont signalé un nombre de relations peu pertinentes que l’on n’aurait pas soupçonnées. Nous avançons l’idée que le ESCC, qui est un fichier de données bien plus vaste avec un éventail varié d’immigrants, est un instrument d’enquête utile pour évaluer l’état de santé et le bien-être des populations particulières.