L'année 2022 restera dans les mémoires comme une année de grave sécheresse en Europe. Pour les six cultures représentant la plus grande superficie récoltée, les pertes de production causées par la sécheresse pourraient même avoir atteint une valeur estimée à 13 milliards d'euros dans l'Union européenne à 27. Compte tenu de la part de ces grandes cultures dans l'ensemble des superficies récoltées, la perte totale sur l'ensemble des terres cultivées pourrait avoir atteint deux fois ce montant (25 à 30 millions d'euros). Ce chiffre indique l'ampleur du défi que représente le changement climatique sur le continent. Alors que la majeure partie de l'Europe a souffert d'une grave sécheresse au printemps et à l’été 2022, les pertes agricoles étaient spécifiques à chaque région et se sont concentrées dans les régions de la Méditerranée occidentale et des Carpates‐Balkans. Les cultures de maïs et de tournesol ont subi les pertes les plus importantes, tandis que les données concernant le blé, l'orge, le colza et le seigle ont montré un tableau ambivalent. Les pertes de production pour les cultures arables,associées aux prix extrêmement élevés du marché, ont même représenté 1 à 2 pour cent du PIB dans certains pays de la région des Carpates et des Balkans. Le paradoxe de l'an dernier est que, malgré la sévérité de l'impact de la sécheresse sur les cultures arables, l'agriculture de l'Union européenne a créé une valeur ajoutée brute très élevée grâce à la flambée des prix alimentaires.